Éoliennes en Martinique : état des lieux, projets et impact sur la transition énergétique

Où en est l’énergie éolienne en Martinique ? Parc en service, nouveaux projets, part des renouvelables et chiffres clés pour comprendre la transition.

Île tropicale dépendante des énergies fossiles, la Martinique accélère sa transition énergétique. L’éolien, porté par les alizés, y prend sa place aux côtés du solaire et de la biomasse. Ce guide fait le point clair et factuel : parc en service, projets annoncés, et ce que cela change pour le mix électrique local.

Un système électrique encore majoritairement fossile

La Martinique est une zone non interconnectée (ZNI) : son électricité n’est pas reliée au réseau continental. La production repose encore en grande partie sur des centrales thermiques alimentées au fioul, notamment le site EDF de Bellefontaine — d’où l’enjeu de diversifier vite avec les renouvelables.

Le parc éolien aujourd’hui : Grand’Rivière en service

Depuis 2019, le parc éolien de Grand’Rivière (Nord Caraïbe) injecte de l’électricité verte sur le réseau : 7 éoliennes, 14 MW installés, et environ 37 GWh/an selon les annonces publiques au moment de l’inauguration. L’exploitation s’appuie sur des équipements et procédures adaptés au contexte cyclonique et au relief.

Les projets en cours : GRESS 2 & 3 et le Nord Atlantique

De nouveaux parcs sont en cours de déploiement sous l’appellation GRESS 2 & 3 : 6 éoliennes de 4 MW chacune (soit 24 MW) avec un objectif d’environ 100 GWh/an de production. L’acheminement des éléments (pales, mâts) depuis Fort-de-France vers le Nord de l’île a débuté fin 2024, avec une mise en service visée au 2e semestre 2025

Parallèlement, des projets à Sainte-Marie (Nord Atlantique) ont fait l’objet de communications et de concertations au cours des dernières années ; plusieurs variantes ont été évoquées et discutées avec les riverains. À la date d’aujourd’hui, ces projets restent en évolution (calendrier, tracés, accès convoi).

Stockage et réseaux : des briques essentielles

Pour fiabiliser une production éolienne intermittente sur un petit réseau insulaire, la Martinique déploie du stockage par batteries et des solutions de pilotage. Exemple : un système BESS de 5 MW/5 MWh associé aux parcs éoliens pour lisser la production et sécuriser l’alimentation.

Quel impact sur la part des renouvelables ?

Selon les communications locales, l’entrée en service de GRESS 2 & 3 pourrait faire progresser la part des ENR de ~26 % à ~31 % du mix électrique martiniquais. Pour suivre la réalité du mix en direct (solaire, éolien, thermique…), consultez l’open data d’EDF Martinique mis à jour heure par heure.

Questions fréquentes

Les éoliennes sont-elles visibles et accessibles aux visiteurs ?

Les parcs sont implantés en zones exposées au vent et accessibles par des routes dédiées. On peut les apercevoir depuis certains points hauts (Nord de l’île, Grand’Rivière). Les sites restent des installations industrielles : respectez la signalisation et les propriétés privées.

Y a-t-il un « parc éolien de Sainte-Thérèse » à Sainte-Marie ?

Plusieurs annonces publiques ont évoqué des projets éoliens à Sainte-Marie ces dernières années. Toutefois, le seul parc en service aujourd’hui est celui de Grand’Rivière. Les projets de Sainte-Marie suivent des procédures et concertations encore en cours/évolutives.

Pourquoi l’éolien n’a-t-il pas été développé plus tôt ?

Exposition cyclonique, relief, enjeux paysagers et biodiversité, mais aussi contraintes réseau/stockage : autant de freins levés progressivement par les progrès technologiques et la planification énergétique locale (PPE).

Chiffres clés (résumé)

  • Parc en service : Grand’Rivière (7 éoliennes, 14 MW, ~37 GWh/an).
  • Projets 2025 : GRESS 2 & 3 (6 x 4 MW ≈ 24 MW, objectif ~100 GWh/an).
  • Suivi du mix : données temps réel ouvertes par EDF Martinique.

Pour aller plus loin

La trajectoire est cadrée par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui planifie le développement des ENR et du stockage dans les ZNI, dont la Martinique.

Bon à savoir

  • Le vent d’alizé offre un gisement régulier, mais la production varie selon la météo : le stockage compense les creux.
  • La montée des ENR réduit la dépendance aux importations d’hydrocarbures et l’empreinte carbone locale.

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