Longtemps produit phare puis en déclin, le café martiniquais revient en scène avec une filière durable autour de l’Arabica « Typica ». Histoire, goût, lieux à visiter.
La Martinique a longtemps compté parmi les noms qui comptent dans l’histoire du café. Si la production a reculé au fil des siècles, l’île connaît aujourd’hui un renouveau porté par des plantations pilotes, des artisans passionnés et des projets durables. Voici l’essentiel pour comprendre et (re)découvrir le café martiniquais.
Des origines prestigieuses
Le récit fondateur attribue l’introduction du café en Martinique aux années 1720–1723, popularisé par l’épisode de Gabriel de Clieu, officier français qui aurait réussi à acclimater un plant venu de Paris avant de diffuser la culture dans les Antilles. Au XVIIIe siècle, le café devient un véritable moteur économique régional.
Du rayonnement… à la baisse des volumes
Aux XIXe et XXe siècles, la filière décline : concurrence internationale, crises de prix, aléas climatiques et réorientation agricole réduisent la place du café dans l’économie locale. Il subsiste toutefois des savoir-faire et quelques arbres anciens dispersés dans les jardins familiaux, mémoires vivantes d’un âge d’or.
La renaissance du « Typica » : une filière de niche, durable
Depuis les années 2010, un projet structurant piloté par le Parc naturel régional de la Martinique (avec l’appui scientifique du CIRAD) relance une production d’Arabica Typica, variété historique de l’île. En 2016, un champ semencier est créé au Jardin de l’Émeraude pour préserver la ressource génétique, après l’identification de trois pieds mères de Typica parmi des centaines d’échantillons. Les premières plantations pilotes (environ 4 ha, une dizaine de planteurs) démarrent en 2017. L’ambition : un café d’exception, 100 % local et durable.
Goût & profil en tasse (indications)
Issu de terroirs volcaniques et d’altitudes modérées, l’Arabica Typica de Martinique offre généralement un profil fin et aromatique : acidité délicate, notes de cacao, canne à sucre, fruits jaunes, parfois une touche florale. Le travail post-récolte (lavé ou nature), la maturité des cerises et la torréfaction influencent fortement le résultat : privilégier des lots traçables et des torréfactions adaptées aux méthodes douces ou à l’espresso.
Où découvrir le café en Martinique ?
- Musée du Café et du Cacao (Trois-Îlets) : parcours pédagogique sur l’histoire locale, objets anciens, étapes de transformation ; idéal pour une première immersion.
- Initiatives locales : associations et ateliers valorisant café et cacao locaux (par ex. projets de sensibilisation, micro-parcelles, animations).
- Torréfacteurs & coffee-shops : quelques adresses travaillent des cafés de spécialité (locaux quand disponibles) et des origines invitées ; demande : moulins de qualité, conseils d’extraction, dégustations.
Conseils d’achat & de préparation
- Fraîcheur : choisir des cafés indiquant récolte et date de torréfaction ; consommer dans les 6–8 semaines après torréfaction.
- Mouture : adapter au mode d’extraction (plus grossière pour filtre, plus fine pour espresso). Moudre à la demande si possible.
- Eau & recette : eau peu minéralisée, ratio de départ 60 g/L en filtre ; ajuster selon goût.
- Traçabilité : privilégier les lots identifiés (parcelle, altitude, process). Pour les cafés martiniquais, la production étant limitée, certaines ventes se font en micro-lots.
Pourquoi cela compte : culture, biodiversité, tourisme
Au-delà du plaisir en tasse, la relance du café martiniquais soutient des modèles agroforestiers, valorise des savoirs-faire patrimoniaux et diversifie l’offre agri-touristique de l’île (visites, ateliers, dégustations). Pour les voyageurs, c’est l’occasion d’un itinéraire original entre jardins créoles, musées et haltes caféinées.
FAQ express
Quelle variété pousse en Martinique ?
Principalement de l’Arabica Typica dans les projets de relance, variété historique identifiée et multipliée localement.
Le café de Martinique est-il disponible partout ?
La production reste confidentielle : on le trouve surtout via des circuits courts, des animations, ou ponctuellement chez des torréfacteurs partenaires.
Peut-on visiter des lieux liés au café ?
Oui : musée dédié, ateliers/associations et adresses de torréfaction permettent de suivre les étapes « de la cerise à la tasse ».
À consommer avec curiosité et modération : caféine et chaleur tropicale font bon ménage si l’on s’hydrate bien !


